Chili et Bolivie



L’ombre déjà courte

 

 

L’ombre est déjà courte. La poussière brûlante s’affine. Je passe, le regard accroché à l’argile craquelée des murs du village.

 

Son oeil aigu fend ses paupières. Il se lève, et court. Mais non : deux pas, s’arrête.

 

« Quelque chose pour moi ? »

 

Ses mains restent le long du corps cassé. Les ombres du visage giclent, fières.

 

« - J’ai juste pour rentrer. »

 

Un soulagement intérieur fait qu’il semble vaciller. Sourire ténu, d’Homme.

 

« - C’est la vie. »

 

Lentement il refait ses deux pas, s’assied.

 

Chapeau percé parmi les mouches.